Jeune fille rousse cherche poisson désespérément [PV Adhara]

Je suis au marché de Lianor, Rox mon compagnon, me suit difficilement avec la foule qu'il y a, qu'étais-je venus faire ici déjà ? Mon cerveau remonta à plus tôt ce matin.


J'étais dans mon lit, à une heure pareille c'est normal quand j'entendis frapper.

- Rox va ouvrir, marmonais-je.

- Comment veut tu que je fasse, allez debout la marmotte !

Avec beaucoup de peine je quitta mon lit et me dirigea vers la porte où les coups avaient redoublés.

- Oui, oui, voilà ! criais-je.

La porte ouvrit une petite silhouette entra rapidement à l'intérieur. Après m'être frotté les yeux, je reconnus la personne devant moi : la vieille chouettte ! Mais qu'est-ce qu'elle faisait là !?
Elle regarda la pièce avec ses yeux de rapace et dit de son ton sec habituel :

- Eh bien ma petite vous devrez ranger plus souvent, mais je ne suis pas là pour parler affaire, je dois vous dire quelque chose.

Ohoh... avec elle ça promettait.

- J'aimerais que vous alliez m'achetez du poisson bien frais de Lianor et je le veux pour la fin de la semaine, continua t-elle

Je hocha la tête, puis me rendit compte de ses paroles.

- Vous voulez du poisson de chez Lianor pour la fin de la semaine !? Mais il me faut plusieurs jours de route avant d'y arriver !

- Eh bien vous n'avez qu'a partir immédiatement, et c'est un ordre !

Sur ce, elle sortit, nous laissant seul, Rox et moi complétement désemparés, nous échangâmes un regard et je partit m'habiller à contrecoeur.
Voilà comment je suis arrivée, quelques jours plus tard au marché de Lianor à trouver du poisson pour la vieille chouette.
Je circulait comme je pouvais entre tous les gens venus, comme moi acheter les spécialités de la ville.

- Allez viens Rox, on repassera plus tard, essayons de sortir de là, lui dis-je en pensée.

Et c'est avec peine que nous sortions de la foule, et que nous asseyâmes sur un banc non loin, attendant que la place se vide un peu.

Spoiler:

Adhara et Lia venaient de franchir les portes de la ville de Lianor. Elle était vraiment épuisée, et Lia aussi. Peut-être même encore plus. Car c’était elle qui supportait le poids de sa sœur d’âme depuis des heures. Adhara était aussi fatiguée car les grandes et longues chevauchées étaient souvent éreintantes. Adhara dut descendre du dos de Lia afin de la laisser se reposer un peu. Le voyage avait été long. Très long. Enfin, c’était l’opinion d’Adhara, qui n’avait jamais vraiment fait de grands trajets. Lia, elle, avait l’habitude et était donc plus endurante. En effet, elles venaient toutes les deux d’Anima, la capitale du pays. Et Anima était à l’intérieur des terres, tandis que la ville où elles se rendaient était sur la côte. Aucune des deux sœurs d’âmes n’était jamais venue ici. Donc ni l’une, ni l’autre n’avaient jamais vu la mer.

Elles marchèrent donc, en direction de la petite maison qu’elle s’était trouvée. En effet, elle allait habiter ici, désormais. Loin de sa grande sœur dévorée par la haine et la jalousie. Peut-être la retrouverait-elle un jour, mais là n’était pas la question. Il ne fallait mieux pas y penser maintenant. Au marché d’Anima, elle avait vu un marchand avec des pancartes, qui cherchait quelqu’un qui voudrait bien louer sa maison. En s’y promenant, Adhara, qui voulait partir mais avait peur d’avoir du mal à trouver un logement une fois sur place, avait sauté sur l’occasion. Mais, tout bien réfléchi, elle s’était fait la réflexion qu’elle en savait pas à quoi ressemblait sa future maison, qui le serait pour un bout de temps .Enfin, bon, ce qui était fait ne pouvait plus être modifié.

C’est ainsi qu’elle se promenait dans les rues de Lianor, la carte indiquant l’emplacement de la maison dans une main, et ses clés dans l’autre. Elle avait hâte de se reposer et de rentrer chez elle. Encore heureusement, la maison serait meublée à leur arrivée. Sinon, elle serait obligée de dormir par terre. Et elle n’en avait pas du tout l’envie, après son long et fatiguant voyage. Lia, quant à elle, ne serait pas gênée si elle avait dû dormir par terre. En effet, elle préfère dormir par terre, car elle y est plus à l’aise. De préférence, dehors. Heureusement que la maison était munie d’un petit jardin.

Lia et Adhara marchaient toujours, côte à côte, au bord de l’épuisement. Leurs pas ainsi que la carte les menèrent dans le marché. Elles découvrirent alors les différentes parties du marché, consacrées à différents types d’objets. Mais elles étaient trop éreintées pour y prêter attention. En plus, il y avait de la foule, c’était encore pire pour marcher. Adhara dit alors à Lia qu’elles y reviendraient un autre jour, où elles seraient au sommet de leur forme pour visiter un maximum cette ville. Elles arrivèrent alors dans la partie des poissons. C’était la plus grosse, car Lianor était une ville portuaire. Mais là, la quantité de foule qui traversait cette partie les découragèrent. Elles n’avaient plus le courage de continuer encore, jusqu’à la maison. Elles essayèrent en vain de s’en extirper, puis regardèrent les bancs, un peu en retrait de la place. Ils étaient tous occupés. Vraiment tous. Toutes les places de tous les bancs. Mais en regardant un peu mieux dans ce méli-mélo de bancs, Adhara distingua un banc occupé par seulement une jeune fille. Elle était rousse, tout comme son compagnon d’âme, un renard, à côté d’elle. Elle ne prenait pas toute la place. Lia était d’abord un peu réticente, car méfiante envers les humains. Mais elle était trop fatiguée pour protester. Lia et Adhara se dirigèrent alors vers le banc. Lorsqu’elles furent assez proches du banc, Adhara adressa la parole à la jeune fille :

-Bonjour, nous pouvons nous asseoir ?

Elle accompagna alors ses paroles d’un amical sourire, tandis que Lia était légèrement en retrait.

J'étais fatiguée et vraiment déprimée, Rox également, car le temps passait et la place du marché acceuillait toujours autant de monde, j'avais même l'impression qu'il y en avait de plus en plus.

- Mais comment pourrais-je rapporter du poisson à la vieille pour ce soir ? répétais-je en pensée depuis au moins une demi-heure.

Le seul qui pouvait m'entendre et qui devait vraiment avoir marre de mon incessant discours, me réconforta :

- Allez attendons un petit peu encore, peut-être qu'il y aura moins de monde.

Je grommela pour l'approuver même si le coeur n'y était pas, tout en me demandant comment faisait-il pour rester toujours aussi optimiste. Nous continuâmes à observer la place, jusqu'a ce qu'une jeune femme et son compagnon d'âme approchent du banc où Rox et moi nous sommes réfugiés.

- Bonjour, nous pouvons nous asseoir ? m'interpella t-elle en souriant.

Ne l'ayant pas vue arriver, je sursauta.

- Oui bien sûr, lui répondis-je en souriant également.

Puis je me demanda comment j'avais pu faire pour ne pas l'avoir vue arriver avec sa taille, sa cascade de cheveux roux flamboyants, ses yeux couleurs de la mer qui se trouvait à quelques pas, et à son imposant compagnon d'âme brun foncé qui se trouvait derrière elle, je devais sûrement avoir de sérieux problèmes de vue...

Lorsqu’elle lui adressa la parole, la jeune femme rousse sursauta. Elle devait être surprise, se dit Adhara. Sûrement était-elle plongée dans sa rêverie et elle n’avait pas entendu Adhara et Lia arriver. Du point de vue d’Adhara, cette jeune femme avait l’air sympathique. Ses pensées se confirmèrent lorsque celle-ci accepta sa demande :

-Oui bien sûr, dit-elle.

La jeune femme afficha un sourire accueillant. Adhara prit place sur le banc, tandis que Lia, se posta à côté de Adhara et un peu à l’écart de l’inconnue, et resta debout. Prête à toute éventualité. Ce type de comportement agaçait quelque peu Adhara. Elles engagèrent une conversation mentale de quelques secondes :

- Tu pourrais t’asseoir, au lieu de rester debout !
- Alors, là, jamais de la vie. Et tu sais bien que c’est plus fort que moi.
- Bon, si tu veux. Mais rapproche-toi un peu au moins !

Lia obéit à contrecœur et se rapprocha de quelques minuscules pas. Adhara soupira, puis se mit à regarder sa voisine de banc. Elle avait l’air légèrement préoccupée et impatiente. Adhara se dit alors qu’elle attendait peut-être quelqu’un. Il y avait un grand silence qui pesait sur leur banc. Adhara se mit à réfléchir à un sujet de conversation. Mais au fil des secondes, comme elle ne trouvait rien, elle abandonna. Elle regarda le ciel. Bleu, sans presque aucun nuage, digne du bord de mer. Le soleil brillait et il faisait assez chaud. Mais cette chaleur était refroidie par une petite brise maritime. Alors, un sujet de conversation lui vint à l’esprit :

-Beau temps, n’est ce pas ?

Ce n’était pas terrible, mais c’était déjà ça. Elle reçut tout de suite les remarques de Lia en pensée :

-Quelle sujet de conversation !!
-Oh ça va, je n’ai trouvé que ça … Tu aurais dit mieux, toi ?

S’en suivit un silence … Qui indiqua qu’elle n’aurait pas trouvé de sujet mieux.

Je vis le soulagement se peindre sur le visage de la jeune femme, après que l'autorisa à s'installer sur le même banc que Rox et moi. Elle s'installa tranquillement et son compagnon se placa légérement en retrait, on croirait un chien de garde.

- Bizarre.

- Tu n'as pas tort, m'appouva Rox.

Je lui ébouriffa les poils du crâne et continuait d'observer le cheval, quand je le vit s'approcher un peu, ce qui fit soupirer ma voisine qui se tourna ensuite vers moi. Je croyais qu'elle allait me parler mais elle n'ouvrit pas la bouche, et je me remit à observer la place en me demandant comment pourrais-je trouver du poisson et le ramener à Caelis à la fin de la semaine à ce train là ?
Pendant ce temps la jeune femme restait toujours silencieuse et regarda le ciel, ce qui mit fin au silence :

-Beau temps, n’est ce pas ?

Je réfléchis quelques instant avant de répondre :

- Oui c'est vrai, plus beau que chez moi.

Penser à Caelis me fit sourire, mais introduit également des pensées négatives :

- Dit Rox, que croit tu que va faire la vieille chouette si nous n'apportons pas les poissons à temps ? Tu pense qu'elle nous expulsera ?

- Je ne sais pas, mais prépare toi à cette alternative.

Le pessimiste de Rox, me fit oublier ma voisine et son compagnon assit à nos côtés.

Un petit silence suivit la question d’Adhara. La jeune femme avait l’air d’être en train de réfléchir. Mais pourquoi réfléchissait-elle autant de temps pour une question aussi banale ? Adhara se le demandait bien … Mais au bout de quelques secondes, la jeune femme répondit :

- Oui c’est vrai, plus beau que chez moi.

Elle sourit alors. Et Dieu seul savait ce qui pouvait bien la faire sourire autant. Mais d’un coup, son sourire se dissipa. Laissant place à une sorte de désespoir. Et Adhara se demandait bien ce qui se tramait dans sa tête. Elle était étrange, cette inconnue. D’abord elle souriait et, d’un coup, son visage devenait pessimiste. Lia qui avait aussi remarqué cela échangea un regard interloqué avec Adhara. Adhara, quant à elle, haussa les épaules. Peut-être que la jeune femme pensait à quelque chose d’heureux, mais qu’un événement malheureux qu’elle a vécu il n’y a pas longtemps est revenu à sa mémoire … Ou peut-être avait-elle des sautes d’humeur … Adhara vit alors que la jeune femme semblait l’avoir oublié, et était partie dans ses rêves. Elle fit alors signe à Lia de s’approcher un peu plus. Mais celle-ci renâcla.

- Approche un peu, ils nous regardent bizarrement ! Ils vont pas te manger, tu sais.
- Bon, c’est juste pour te faire plaisir, alors.

Lia approcha encore un peu plus et fit ce qu’elle avait dit. Adhara lui adressa un sourire et regarda la jeune femme rousse, toujours cet air désespéré sur le visage. Elle décida d’engager la conversation pour la tirer de sa rêverie.

-Plus beau que chez vous ? … Vous venez d’où ?

Cela lui permettrait en plus de satisfaire un peu sa curiosité. En attendant sa réponse, elle caressa le cou de Lia.

Même si je repensais à ce qui m'arriverait sûrement si je rentrais après la date prévue, je sentais les regards de ma voisine et de son compagnon, mais je n'y faisait pas vraiment attention, préférant câliner Rox pour me réconforter.
A côté de moi, la jeune femme fit un signe à son compagnon, au début rien ne changea mais à un moment j'entendis ses sabots sur le sol, il venait de s'approcher un peu plus.
Comme je réfléchisais toujours, la jeune femme reprit la parole :

-Plus beau que chez vous ? … Vous venez d’où ?

Et elle se mit à carresser son compagnon, je regarda le mien et réfléchis de plus belle :

- Hum... lui dire, ne pas lui dire ? Après tout c'est une inconnue on ne sait rien d'elle.

- Tu sais, te voir triste me rend malheureux, peut-être l'a t-elle vu également et elle veut t'aider rien de plus.

- Tu penses que je peux lui dire alors ?

Il hôcha la tête en signe d'assentiment, je détourna le regard de ses beaux yeux verts et me retourna vers la jeune femme qui attendait toujours ma réponse.

- Je viens de Caelis, à quelques jours de route d'ici, lui dis-je en souriant, et vous ? ne pus-je m'empêcher de continuer.

Adhara attendit un moment de plus que la jeune fille répondre. Elle semblait réfléchir. La jeune fille rousse, tout en caressant son compagnon, le regardait. Adhara se demandait ce qu’ils faisaient. Mais après quelques secondes de regard échangés, elle comprit que les deux compagnons parlaient en pensée. Maintenant, elle ne se demandait plus ce qu’ils faisaient, mais de quoi ils parlaient. En effet, la jeune fille semblait hésiter à lui donner son lieu d’habitation. Adhara trouve ceci un peu étrange, car elle n’avait pas une tête d’assassin, ni de détrousseur. Alors pourquoi cette inconnue prendrait-elle des risques à donner son lieu d’habitation ? Elle regarda ses habits, pour essayer de voir si elle avait une tête de dégénérée. Mais non, apparemment. Adhara continuait à caresser Lia, et la jeune rousse en faisait de même. Adhara eut enfin sa réponse lorsque cette jeune femme tourna la tête dans sa direction et lui parla:

-Je viens de Caelis, à quelques jours de route d’ici, et vous ?

Elle prononça ses paroles avec un sourire aimable. Décidément, cette personne avait toujours le sourire. Peut-être était-ce dans sa nature ou peut-être se forçait-elle, on ne pouvait pas le savoir, à moins de mieux la connaître. Adhara lui répondit en souriant elle aussi :

-Oh moi, je viens de la capitale, mais en fait je déménage ici. Je viens d’arriver
aujourd’hui.

Quoique, elle ne pouvait pas voir sa figure. Elle avait peut-être vraiment une figure de dégénérée. Après tout ce voyage, elle avait peut-être les cheveux en bataille ou des taches de crasse sur le visage. Elle posa alors une question à Lia :

-En fait, je n’ai pas trop une tête qui fait peur ?

Lia savait de quoi elle parlait car elle avait suivi le cours de ses pensées. Dans le cas contraire, elle se serait posée une question car Adhara n’était d’habitude pas très coquette.

-Non ça va, tu es présentable. Je te l’aurais fait remarquer si tu avais une tête à faire peur !

[HRP: désolée du retard, j'ai pas eu le temps :/]

Malgré mes pensées négatives sur mon retour à Caelis, je réussi à répondre à la jeune femme et à lui retourner sa question en souriant. Elle me répondit en souriant également.

-Oh moi, je viens de la capitale, mais en fait je déménage ici. Je viens d’arriver aujourd’hui.

La capitale. Ce n'est pas la porte à côté et j'imaginais qu'une fille comme elle, après avoir traversé tout le pays, soit exténuée par ce long voyage. Elle dû y penser elle aussi, car après avoir parlé, elle se tourna vers son compagnon, d'âme et entama une conversation silencieuse tout en regardant avec inquiétude ses vêtements pourtant sans plis et ses cheveux roux, pour ma part, sans épis. Son compagnon devait avoir le même point de vue que moi car, quelques secondes après elle se retourna vers moi après avoir poussé un soupir de soulagement. Cette scène m'amusa, mais je retourna rapidement à la conversation en m'interrogeant sur son arrivée ici.

- Ah oui ? Mais, sans vouloir être indiscrète, pourquoi avoir déménagé ? On m'a pouratnt dit tant de bien de la capitale.

Je jetta un rapide coup d'oeil sur la place qui ne se vidait toujours pas, et me rendit compte que je discutais avec cette jeune femme sans connaître son identité. Sans attendre sa réponse je repris toujours souriante.

- Au fait moi c'est Emma et voici mon compagnon Rox, dis-je en nous présentant de la main.